SAIGON
Saigon, c'est la "Perle de L'Extrême Orient". Dès leur arrivée, en 1859, les français vont ré-aménager à leur manière la ville : quadrillage méthodique, et construction de nombreux ouvrages civils et militaires.
Le marché central |
Le musée de la Cochinchine, vers 1930 |
Vue aérienne |
En 1880, lors du discours d'inauguration prononçé par Monseigneur Colombert, celui ci revendique sans équivoque la raison d'être de la cathédrale : "en établissant sa domination sur ces rivages lointains, la France ne pouvait être infidéle à sa vocation, ni oublier ses traditions chrétiennes. Elle avait montré à ce peuple annamite la puissance de ses armes et la grandeur de sa civilisation : elle devait également établir à ses yeux par une preuve manifeste la supériorité de sa religion, en édifiant à Dieu un momunent digne de sa foi antique et de l'art religieux de ses pères.[...] Il devrait l'emporter sur les temples de l'erreur, et votre patriotisme peut constater avec joie que nulle part sur le continent asiatique, depouis les rivages méditérranéens jusqu'au extrémités de la chineet du Japon, nulle part le voyageur ne rencontrera un seul templedu protestentisme comparable à cette église catholique." (commentaires tirés de l'ouvrage "Vietnam, à travers l'Architecture Coloniale - Arnaud le Brusq - Edition de l'amateur).
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Autre vue |
Le théatre aujourd'hui, revenu à sa vocation initiale.
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Hotel de ville construit en 1907 par Paul Gardés
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Hôtel de ville et le garage Citroën, vers 1930 |
Il héberge aujourd'hui le Comité Populaire d'Ho Chi Minh Ville |
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Hotel Continental
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Saigon la française - Jean Ajalbert - Les Destinées de L'Indochine - 1909
"Car derrière les riches apparences, que les observateurs ont données comme de l’or pur, que de réalités moins brillantes...
Saigon n’est pas française que par sa coquetterie, son luxe, sa fougue au plaisir, sa verve intrépide. Saigon est bien française par d’autres traits encore…
Ne croyez pas à l’universelle bombance. Tout le monde n’a pas sa voiture – et l’on se surveille au café où les consommations coûtent deux à trois fois plus cher qu’à Toulouse ou qu’à Paris. Or, s’il y a d’enviable prébendes, c’est en nombre limité é, et les soldes coloniales, même double du traitement européens, n’autorisent ici qu’une vie stricte d’économies. Passe pour les célibataires, qui s’en tirent plus aisément. On peut faire machine arrière. Mais la difficulté est permanente dans les ménages. Que d’illusion il a fallu rayer, que tout était pour rien, le loyer, le boy et la volaille ! Les logements sont d’un prix inaccessible, à tant de français, expatriés dans l’espoir de la vie libre et large des colonies, réduits à se confiner dans des compartiments (le mot à lui seul est abominable) d’excellent rapport pour les propriétaires – des chambres découpés, toutes semblables dans de longs rez-de-chaussée, à des souricières…"
Vision de Saigon, par Sommerset Maughan ; extrait du livre "Un Gentleman en Asie" publié en 1930
"Malgré l’existence d’une ville chinoise, qui s’est développé sous l’occupation des français, et le spectacle des indigènes qui flânent le long des trottoirs ou qui, sous leurs chapeaux de paille à larges bords, en forme d’éteignoirs, tirent des pousse pousse, Saigon ressemble tout à fait à une petite ville du sud de la France. Le tracé de la ville comporte des rues larges ombragées de beaux arbres, et son animation est tout à fait différente de celle d’une ville coloniale anglaise d’orient. C’est une petite cité gaie et plaisante. Elle possède une salle d ‘opéra d’une blancheur éclatante, construite dans le style flamboyant de la troisième République, laquelle donne sur une large avenue, ainsi qu’un hôtel de ville tout neuf, prétentieux et d’un style orné. Devant les hôtels, des terrasses accueillent, à l’heure de l’apéritif, un grand nombre de français. Ils portent la barbe, parlent avec les mains, consomment des vermouths, des cassis, des Byrrh, des quinquinas Dubonnet, ces boissons sucrés et fades que l’on sert en France, et jacassent avec l’accent chantant du midi. Des petites demoiselles enjoués, vêtues avec chic, appartiennent dans des emplois divers à la troupe théâtrale de la cité. Avec leurs sourcils peints et leurs joues trop fardées, elles mettent une note d’élégance joyeuse dans cette ville du bout du monde. A l’intérieur des magasins, on trouve des robes de paris venus de Marseille et des chapeaux de Londres venus de Lille. Des victorias passent à toute allure tirées par deux poneys et des automobilistes klaxonnent. Le soleil darde ses rayons dans un ciel sans nuages et l’ombre se fige, écrasée de chaleur.
Saigon est une ville plutôt agréable, pour y passer quelques jours à ne rien faire. On y simplifie la vie du voyageur de passage. Vous restez plaisamment assis sous la tente qui abrite la terrasse de l’hôtel continental, avec un ventilateur jusqu’au dessus de vous, attablé devant une boisson sans alcool, à lire dans le journal local de violentes controverses sur les problèmes de la colonie et les faits divers des environs ».
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Hotel du Gouverneur de la Cochinchine |
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L'entrée de l'Hopital Militaire |
Le musée Blanchard de la Brosse, construit par Auguste Delaval en 1929 pour héberger les collections de la Société des Etudes Indochinoises. |
Le Cercle Sportif de Saigon, réservée plutôt à l'élite européenne de la colonie. Les "petits blancs" vont plutôt à la "Boule Gauloise" ... |
Tout est toujours en activité. |
Le marché central construit par
l'entreprise Brossard et Mopin en 1914. Il fait toujours office de marché, et la tourelle
principale est devenu le symbole de la ville d'Ho Chi Minh Ville.
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La Chambre de commerce |