Le quartier européen
Rue Paul Bert
En 1883, la rue est une étroite chaussée fréquentée par le corps expéditionnaire français, reliant la concession avec la citadelle, distante de 2 kilomètres. A proximité, se trouvent une "sapéquerie" (l'équivalent de notre "hôtel des monnaies") et une pagode. Elle devient une rue animée de divers commerces et notamment de cafés, fréquentés par les soldats de la garnison. Les français prenant de plus en plus position dans la ville, la rue finit par prendre le nom de Paul Bert, à la mort de ce dernier en 1886. La rue est élargie, goudronnée, munie de trottoirs, plantée d'arbres, avant qu'un tramway à chevaux ne la desserve dans toute sa longueur en 1888. De simple cordon militaire, la rue Paul Bert devient, avec ses hôtels et ses cafés l'équivalent de la rue Catinat à Saigon.
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La
rue Paul Bert vers 1885. Photo inédite prise par P Dieulefils, transmise
par L. Labastire du site www.pierre-dieulefils.com. |
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L'entrée de la rue Paul Bert |
"La rue Paul Bert est la voie commerçante du quartier européen; elle va du petit lac au Théâtre. Ici et à proximité, de beaux magasins, des cafés, des hôtels, des banques. En arrière du théâtre, les terrains de la concession, cédés à la France en 1874, donnent sur le fleuve rouge " (guide Madrolle, vers 1920)
Le théâtre
Décidé en 1900, le théâtre ne sera finalement qu'en 1914, après de multiples péripéties aussi riches que celles de Saigon ! Pas moins de 35.000 pieux seront nécessaires pour stabiliser le bâtiment. L'architecte est François Lagisquet. Le théatre peut acceuillir 800 personnes. On comprendra que l'Opéra de Paris a "hanter" l'architecte (d'après Arnaud le Brusq).
Le grand magasin Poinsard et Veyret
A un siècle d'intervalle, l'entrée de l'ancienne rue Paul Bert, occupée par le bâtiment de Poinsard et Veyret, le Comptoir d'Extrême Orient. Il faut remonter jusqu'en 1887 pour établir la généalogie de la société. A cette date, Felix Charrière s'installait à Haiphong. En 1900, il créa, avec ses deux collaborateurs MM Poinsard et Veyret, la société Charrières et Cie, qui fonctionna sous cette raison sociale jusqu'en 1910, pour devenir ensuite la Société Poinsard et Veyret. L'entreprise se développa rapidement dans tout l'Indochine et au Yunnan, à travers l'importation de produits métallurgiques, quincaillerie générale, matériaux de construction, outillage agricole, eaux minérales, vins et spiritueux et l'exportation de tous les produits de la colonie. C'est l'une des plus vieille maison d'Indochine.
Vestige d'un temps révolu, le bâtiment a été démoli en 2009. |
Hôtel Métropole
L'hôtel date de 1901. Il est idéalement situé face à la résidence supérieure du Tonkin et à proximité de la place Chavassieux.
En 1931, on pouvait lire: "L'hôtel Métropole-palace compte parmi les plus réputés d'Extrême Orient. Il est, sans contexte, le plus confortable de tous les hôtels indochinois. Ses halls et ses salons sont le rendez vous quotidien de la société sélect de Hanoi. Sa cuisine, sous la direction d'un chef français réputé, et sa cave sont parfaites. Ses 120 appartements, dont 10 de luxe, desservis par ascenseur, sont éclairés et ventilés électriquement; leur meubles dotés de serrures inviolables; leur fenêtres munies de grillages anti moustiques; leur cabinet de toilettes alimentés en eau courante chaude et froide sont pourvus du plus moderne des matériels sanitaires."
Comme autrefois, de nombreuses personnalités se croisent ici.
La banque franco chinoise
La résidence supérieure du Tonkin
Il a été construit en 1919 par Adolphe Bussy. La grille d'entrée, la rampe d'accès, l'escalier d'honneur et surtout la marquise en verre contribuent à la personnalité marquée de ce bâtiment. Le style fait penser à un hôtel particulier du second empire sans rien de local.
C'est néanmoins ici que Ho Chi Minh déclarera l'indépendance du Vietnam en 1945.
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La résidence supérieure du Tonkin, devenu
maison d'hôtes du gouvernement vietnamien
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Autres édifices de la rue Paul Bert :
La rue a perdu les fastes d'antan. Elle est occupée par des bouquinistes, des galeries d'arts, l'Alliance Française...
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à suivre