L'exposition
Coloniale de 1931
Cette exposition s'est tenue de mai à novembre 1931, au bois de Vincennes.
"Tant par son étendue que par les dépenses engagées pour ses constructions, la section indochinoise représente à elle seule à peu prés le dixième de toute l'exposition coloniale. Elle forme ainsi comme une exposition particulière dans la grande, avec l'incomparable reconstitution du temple d'Angkor."
33 millions de billets seront vendus ( soit environ 8 millions de visiteurs), contre 32 millions pour l'exposition universelle de 1889 et 48 millions pour celle de 1900).
L'exposition de 1931 - Bois de Vincennes
La cité de l'information
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Plan de l'exposition |
Vues aériennes
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Le Temple d'Angkor
La musique de la garde annamite passant devant une des tours inspirées des temples d'Angkor. |
Le pavillon du Cambodge
Pavillon du Cambodge |
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Aquarelle du pavillon du Cambodge |
Pavillon du Tonkin
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Le pavillon du Tonkin |
Pavillon de l'Annam
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Au pavillon de l'Annam : l'escorte d'un haut dignitaire.
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Le cortège du génie du village avec son trône, son autel, son éléphant et son cheval. |
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La troupe du théâtre cochinchinois. |
Pavillon de la Cochinchine
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Le pavillon de la Cochinchine |
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Pavillon de la Cochinchine : autel des ancêtres. |
Affiches de l'exposition
(collection de l'Achac) |
Le musée des colonies
Détail de la façade de l'ancien musée des colonies
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Les fresques murales à l'intérieur du musée
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Autour de l'exposition
Les superbes fresques de la mairie du XIIeme à Paris, réalisées en même temps que l'exposition |
Angkor et l'Indochine - De l'utilité de la colonisation - Extraits des commentaires rédigés par Claude Farrère
"L'Indochine, avant que nous y vinssions, n'était sans doute pas une terre aussi sanglante que le malheureux maghréb, perdu dans son anarchie féodale. Mais bien des iniquités, bien des violences et bien des misères s'y coudoyaient. Et les temples d'Angkor sont là pour témoigner de toute la beauté pure que l'Indochine avait assassinée, dix ou vingt siècles durant, dans cette anarchie d'un chaos de races ennemies dont les plus fortes cherchaient obstinément l'anéantissement des plus faibles. Quand nos étudiants annamites d'aujourd'hui réclament avec tant d'âpreté leur droit de vivre libres, c'est à dire affranchis de la nation protectrice, ce n'est pas leur indépendance propre qu'ils revendiquent, c'est la restitution de leur droit héréditaire d'opprimer, de molester et de massacrer leurs voisins moins nombreux, moins armés ou moins agressifs. L'Indochine aux Indochinois, cela signifie le massacre ou l'esclavage de tout ce qu'il y a de Cambodgiens, de Laotiens, de Moîs, de Muongs, que sais-je! [...] Nous avons interdit, là ou nous sommes, qu'on s'entre-tua et que l'on détruisit le passé, naturel précepteur de l'avenir. L'œuvre est bonne. Continuons !"
L'intérieur des pavillons
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L'École des Beaux Arts d'Hanoi. Vu Tien Chuc (élève de la section d'Art Décoratif) : grille en fer forgé.
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La Faune de l'Indochine : à gauche, un bœuf sauvage, dit gaur ; au dessus, dans les branches, coq de jungle, ancêtre du coq domestique ; à droite, tigre et civette. |
"Au moment de l'Exposition coloniale, rares furent les voix à s'élever contre cette vision d'un monde divisé en races et hiérarchisé avec l'appui de la science entre le noble et l'ignoble. Le groupe surréaliste publia un tract qui proclame :" la présence sur l'extrade inaugurale de l'Exposition coloniale du président de la république, de l'Empereur d'Annam, du cardinal-archevéque de Paris et de plusieurs gouverneurs et soudards, en face du pavillon des missionnaires, de ceux de Citroën et de Renault, exprime clairement la complicité de la bourgeoisie toute entière dans la naissance d'un nouveau concept et particulièrement intolérable, la "Grande France". C'est pour implanter ce concept-excroquerie que l'on a bâti les pavillons de Vincennes [..] Aux discours et aux exécutions capitales, répondez en exigeant l'évacuation immédiate des colonies et la mise en accusation des généraux et des fonctionnaires responsables des massacres d'Annam, du Liban, du Maroc et de l'Afrique centrale". Et c'était signé, entre autres, par André Breton, Louis Aragon, Paul Elouard, René Char ou Benjamin Péret. " (Commentaires de Didier Daeninckx)