La Faune...

 

En 1926, la chasse est autorisée en tout temps, sans permis et sans limitation de nombre de têtes pour les animaux nuisibles : tigres, léopard, chat sauvages, chien sauvage, loup-cervier, martre, fouine, putois, belette, civette, aigle, buse, faucon, épervier, milan, vautour, corbeau, coq de pagode et pithon.

Extrait de "Continental Saigon" de Philippe Franchini

"Après le prince Henri d’ Orléans, trop tôt disparu, vinrent le prince Waldemar de Danemark, puis le Duc de Montpensier, l’un et l’autre attirés par la chasse. Le sanglier, le cerf et le chevreuil couraient à quelques kilomètres de la capitale. Dans la région de Thu Duc, on entendait dans la forêt résonner le son du cor, aboyer les meutes de chiens. Ebahis par ces pratiques, les Vietnamiens s’enfuyaient à toutes jambes de crainte d’être pris eux mêmes pour du gibier. Les accidents étaient nombreux. Les tigres et les panthères fréquentaient la même forêt et il arrivait que des meutes entières disparussent d’un coup.

Le duc de Montpensier, lui, allait chasser plus loin, le gaur ou l’éléphant."

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Scène de chasse à dos d"éléphant tirée du film "les deux frères"

 

 

 

 

Histoire d'Éléphants

"Les éléphants sont des animaux bien sympathiques, ils vivent en famille et j'ai pu maintes fois les observer, stationnant sur les collines, dans la foret de bambous qui est leur habitat de prédilection.

Dans la région de Tramy, ils faisaient leur apparition avec saison des pluis, dès septembre ou octobre, au cours d'un long périple dont les étapes et les itinéraires, invariables, conicoincident avec les facilités d'existence qu'ils y rencontraient.

De loin, en fin de journée, quand la brume humide recouvrent les sommets, on pouvait voir parfois leur masse moutonnante franchir lentement la crête dénudée des premiers contreforts de la cordillère, pour descendre à la rivière proche, s'y abreuver et batifoler en toute quiétude.

De temps en temps un bananier s'effondrait sous leur poussée et les femelles marquaient un temps d'arrêt pour laisser à leurs petits le temps de s'en régaler. Il était rare que la harde s'approchât des habitations, mais il arrivait parfois qu'un homme ignorait ait, au cours de l'année, défriché et cultivé son lopin sur la colline : alors le résultat était certain .. Rien ne subsistait après le passage de ces animaux."

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"Un mandarin d'esprit moderne qui avait acquis une automobile et désirait s'en servir, avait fait construire un pont de bois sur la rivière pour prolonger la route par la rive opposée.

Dès qu'apparurent les éléphants, après un an d'absence, je me doutais bien que le pont était en péril et j'allais me poster à proximité pour assister à ce spectacle.

C'était le matin, un matin encore tout humide.. les éléphants s'étaient attardées : alors j'assistai à la plus jolie partie de jonchets qu'on puisse imaginer.

Le tablier du pont n'existait plus, des éléphants adultes s'amusaient à en pousser les piliers de bois qui le soutenaient, les prenant avec leur trompe, les arrachaient et les faisaient voltiger au dessus de leur tête ; ils les lâchaient, les reprenaient, les déplaçaient et, au fil de l'eau, quand une pièce de bois abandonnée s'écartait du jeu, ils la rattrapait au passage et se la repassaient pour jongler avec.

D'autres, sur la rive, s'attardaient à déguster quelque tendre verdure tandis que du coté opposé, des jeunes avaient organisé un jeu de toboggan sous la surveillance de leur mère : ils grimpaient à tour de rôle sur le talus glaiseux de la route d'ou ils remontaient, très satisfaits, pour recommencer indéfiniment. C'était un spectacle d'une cocasserie extraordinaire."

D'après Louis Condominas - La Chasse.

 

 

"De 1650 à 1750, les rois de Cochinchine et du Tonkin disposaient de 8.000 éléphants de guerre. En 1800, on en comptait encore plus de 3.000 qui disparurent en partie aux des combats que se livrèrent les Tay son et Gia Long. Quoique l'Empereur Minh-Mang, successeur de Gia Long fit d'importants sacrifices pour rétablir les grandes brigades d'éléphants, il ne put acquérir que 1800 têtes durant son règne. Leur nombre décrut rapidement vers 1850, et ils ont à peu prés disparu aujourd'hui (en 1930) du gouvernement annamite, sauf quelques spécimens conservés à Hué comme animaux de parade." (d'après Bordeneuve)

 

 

Les éléphants remplaçaient habituellement l'artillerie dans les guerres de l'ancien temps.

"En 1896, il y avait encore dans les écuries du dernier Tong-Doc du Tonkin un éléphant male âgé de 200 ans. Cet animal faisait office de bourreau. Il écrasait la tête des condamnés, au commandement, avec un pied antérieur ou bien, suivant la peine requise, il les saisissait par le cou avec sa trompe et arrachait la tête par de fortes secousses en projetant le corps à 5 ou 6 mètres."(d'après Bordeneuve)

"Pour honorer les services rendus par les éléphants de guerre, les anciens rois d'Annam leur élevèrent des temples, leur conférèrent des titres honorifiques et le mandarinat. " (d'après Bordeneuve)


  

 

 

L'éléphant albinos, dit blanc, est réputé sacré et offert aux rois du Siam, du Cambodge ou de Luang Prabang.

La Panthère

"J'habitais à 200 mètres de la forêt et je ne pouvais pas sans serrement de cœur laisser mon chien continuellement à l'attache. Quant il me voyait partir sans lui il faisait des scènes épouvantables, il hurlait, il pleurait et tirait sur sa chaîne jusqu'à l'extinction de voix ; cela me faisait de la peine.

Or, un matin, ne pouvant lui faire faire sa promenade accoutumée, je l'avais détaché et il suivait chacun de mes pas, rentrant à l'intérieur et sortant avec moi en sautant, en jappant et en ne comprenant pas pourquoi je m'attardais ainsi. [...] Finalement, désolé, j'étendis le bras avant et lui dit "allez, va !".

Il me regarda une dernière fois et sans hésiter s'élança comme une flèche en direction de la forêt proche. 

C'était la plus grave des fautes à commettre.

Un panthère avait dû venir roder la nuit, autour de la maison et Pataud (le nom du chien) avait senti cette odeur pour la 1ere fois ; il était pressé d'aller voir de quoi il s'agissait.

Quelques jours après, comme je cherchais ses traces, le cœur gros, je découvris son collier et des touffes de poils à 50 mètres de la lisière et puis des traces invisibles de la maudite panthère et je compris le drame qui s'était déroulé là.

Je rentrai furieux et bien décidé à venger mon chien. Ah ! je l'ai parcouru, ce coin de for^t, de jour , de nuit à la lanterne et de toute façon sans jamais pouvoir retrouver la meurtrière."

(D'après Louis Condominas - La Chasse)

 

Autres animaux

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Les crocodiles - en réalité les caïmans - étaient fréquents dans le fleuve rouge, le Mékong et la région des lacs au Cambodge. En 1934, Il n'en existait plus que dans le lit du Mékong, où ils devenaient de plus en plus rares.

 

 

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Le gaur n'est autre que l'aurochs ; il mesure jusqu'à 2,10 mètres au garrot. Attaqué, il fonce droit devant lui, cornes pointées en avant, a plus de 90 km à l'heure.
  

 

 

   

 

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