L'Indochine illustrée  

 

L'arrivée du Courrier


Domaine colonial - Indochine - 1901

 

L'arrivée du courrier...

"Quelles bousculades à l'appontement des Messagerie, aux quninzaines de courrier, au bateau qui vient de France ! Quelle cohue de malabars et pousse pour escorter les fourgons des Postes, par les rues, jusqu'aux bureaux, attendre une heure aux guichets, pour gagner quelques minutes sur la distribution en ville. Et combien, sans véhicules, qui, la veste plaquée de sueur aux omoplates, prennent le pas de gymnastiques..." (Jean Ajalbert, Les Destinés de l'Indochine).

Le Théâtre


Domaine colonial - Indochine - 1901

Théâtre annamite de Cholon

 

 

Le théâtre qui civilisent les colons ...

"Ainsi ceux qui ont connu la Cochinchine d'autrefois savent combien la création d'un théâtre à Saigon a entraîné de transformations dans la vie et les mœurs des colons, des fonctionnaires, des officiers et des soldats. L'usage encore trop répandu aujourd'hui d'avoir un ménage annamite était alors la règle : en quittant le bureau ou le magasin, on se replongeait dans une vie exclusivement matérielle. On habitait alors dans des cases ou des paillotes, mal tenues par des femmes indigènes où grouillaient, dans une promiscuité déplorable, la volaille, les petits enfants avec pêle-mêle les volatiles, les boys, les cuisiniers et les petits cochons. Le vide intellectuel d'une pareille existence avait les conséquences les plus funestes sur la mentalité. Le théâtre transforma tout cela. On prit l'habitude de sortir. Il fallut s'habiller. Le néant et l'horreur de la vie pratiquée jusque là apparut clairement. Des relations s'établirent, la vie en société se développa et depuis rien n'interrompt son essor" (rédigé par Gervais Courtellemont) 

 

île de Cat Bà, baie d'Along


 

 

 

Pourquoi tous ces canons ? Explications données dans "La Route Mandarine", Roland Dorgelès, 1925

"Sur la terrasse du fortin, dans un berceau de lauriers roses et de lilas du japon, une cinquantaine de canons sont entassés pèle mêle, pétardes de tous les ages, et de tous les calibres. C'est l'artillerie des jonques. Arrivé dans les eaux françaises, on désarme, et toutes les pièces sont descendues. Puis, la pêche finie, on les remonte sur leurs affûts, on les bourre et, l'homme de vigie posté, on met cap à l'est..

Ils n'ont rien d'effrayants, ces vieux canons rouillés ou l'herbe grimpe; pourtant, n'en riez pas : pendant la guerre, l'un deux chargé de ferraille jusqu'à la gueule, a massacré d'un coup 22 pirates, entassés pour l'abordage, sabre au poing, sur le pont d'un bateau.

C'est le douanier qui me raconte ces histoires, et sa femme, que je plaignais de vivre dans cet isolement, me dit avec naïveté : 

- vous voyez, ce ne sont pas les distractions qui manquent..."

 

Delta du Mékong

Un canal d'irrigation dans la province de Cho-Lon. Cette photographie donne une idée de la plaine deltaïque du Mekong.


Extrait de l'Indochine, l'empire colonial français, Maspero, 1929

 

 

 

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