Architecture coloniale à Tourane

 

DE TOURANE- LES- SABLES .... A DANANG ..

La ville de Tourane est intimement liée à l'histoire de la présence française. C'est en effet dans cette baie que les troupes franco espagnoles dirigées par l'amiral Rigault de Genouilly et le colonel Langerote ont débarqué en 1858, bien décidés à forcer l'ouverture de l'Annam au commerce avec l'étranger. 30 ans plus tard, la ville devient concession et prend le nom de Tourane. 

Vue de Tourane, en 1900, et, à droite, en 1894

Durant la période coloniale, Tourane est un port de 1er plan. Le nom de la ville de Tourane provient de la rivière Han : Cua Han. Le site est prometteur, riche en charbon, appelé à devenir un lieu d'échange central entre l'Annam et les autres provinces. 

15.000 habitants en 1925 et probablement plus de 700.000 aujourd'hui,  il ne reste plus grand chose de l'ancienne ville. Car c'est aussi ici qu'à  eu lieu le débarquement de l'armée américaine en 1965. Depuis la fin de la guerre, des constructions ont été bâties en hâte, métamorphosant complètement la ville.

La baie de Tourane en 2007 et en 1919

Ainsi, les touristes ne s'arrêtent en général pas longtemps à Da-Nang, nouveau nom de la ville, si ce n'est pour découvrir le musée consacré à l'art Cham et faire route vers les montagnes de marbre. Située à mi chemin entre Hanoi et Saigon, Danang offre, avec son aéroport, un accès privilégié vers Hoi An et Hué.

Pour qui s'intéresse à l'architecture coloniale, il reste néanmoins, ici et là, quelques bâtiments bien conservés, essentiellement des bâtiments administratifs.

L'ancien cercle de Tourane

En venant de France, habitués que nous sommes aux villes construites en bordure de mer, Danang surprend par sa disposition. En fait, la ville est construite le long du fleuve, en arrière du delta, en retrait de la mer. La ville s'est développée progressivement en partant de ce centre historique. Le long de la baie, il n'y a encore peu de construction, et le front de mer est assez désolant, tant par son coté excentré que par la qualité médiocre des constructions. L'attrait que nous connaissons pour le bord de mer ne semble pas partagé par les vietnamiens. C'est un trait commun à toutes les villes du vietnam.  

Les photos récentes datent de 2007.

Vue de la baie sur Google Earth.

 

 

 

Le Song Han (rivière de Tourane) et le pont qui le traverse, entre la presqu'île Son Tra et la ville de Da-Nang. L'ancien "îlot de l'observatoire" n'est plus qu'une presqu'île. 

 

 

A l'extrémité sud de la baie, vers le monument dédié aux morts de l'expédition de 1858 (voir la page consacrée au livre "3 jours de guerre en Annam", de Pierre Loti)

Le musée Cham

Situé presque à la périphérie de l'ancienne ville, à la limite d'un quartier plus populaire, le musée a été crée en 1892 par Charles Lemire, alors résident de France. C'était, à l'époque un simple jardin dans lequel étaient conservés quelques statues. L'EFEO commence alors à s'intéresser aux vestiges Cham. En 1915, Henri Parmentier ouvre le 1er musée, après 15 ans de discussions (architecte Delaval et Auclair), avec un bâtiment qui s'inspire de l'art Cham. En 1935, il est complété par l'architecte Claeys de deux ailes en retour, de manière à former une cour-jardin plantée de frangipaniers, de filaos, et de banians. L'inauguration se fait en présence de Bao Dai.

Comme l'indique très justement Arnaud le Brusq (Vietnam à travers l'architecture coloniale, édition de l'amateur), "le musée colonial fait partie lui même des vestiges d'un temps révolu"...

Il a néanmoins encore été agrandi en 2000.

 

 

Le musée Cham, page extraite de la revue "Tour du Monde" de 1894

 

Ancienne signalisation du "musée Henri Parmentier"

 

 

Nombreux anciens bâtiments administratifs le long de le rivière Song Han, rue Bach Dang, et rue Tran Phu.

 

L'ancienne chambre de commerce et d'agriculture. 

 

  

 

 

 

  

 

A droite, le bâtiment vu sur la photo de 1900. A priori l'hôtel de ville.

 

 

L'ancien hôtel Saigon Morin, largement refait.

 

 

La ville a fait l'objet de plusieurs projets de développement d'urbanisme, mais rien de vraiment concret n'a finalement pris corps. La banque de l'Indochine date de 1891, le marché 1893, la Poste et le Trésor en 1896.

 

 

 

 

Autour du marché

Le marché a été entièrement refait, mais il reste quelques anciennes maisons commerciales vers le fleuve

La rue Pasteur

D'un point de vue architectural, c'est la rue la plus intéressante avec quelques belles villas rénovées.

 

A gauche, une boutique de téléphone portable, à droite un centre de formation. 

Le centre historique, autour de l'église

Dans la rue Yen Bay, l'église du Sacré Cœur date de 1926, dans une facture néo gothique. Les vitraux sont exécutés par l'atelier Balmet. En haut du clocher, un coq gaulois trône fièrement, malgré les 35 ans d'indépendance.... 

Toute en rose, l'église de Tourane parait un peu décalée avec les couleurs habituelles des édifices religieux..

Autour, présence ancienne d'une importante communauté de Sœurs de St Paul de Chartres. Son rôle local a été renforcé lors de la partition du Vietnam en 1955. Elle supervise à présent les communautés du nord vietnam.

 

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