Les Missionnaires de Hué

 

Les missionnaires français qui ont exercé à Hué et dans le centre Vietnam sont issus des Missions Étrangères de Paris. Ils ont consacré toute leur vie pour exercer leur sacerdoce auprès des populations locales. Ils ont été aussi les témoins directs des événements qui ont endeuillé cette terre d'Annam. La plupart sont à présent enterrés dans le cimetière du grand séminaire de Kim Long à Hué, et reposent en compagnie de leurs confrères vietnamiens, ou bien au nouveau cimetière des prêtres de la cathédrale de Phu Cam, un peu à l'extérieur de la ville. Mgr Pellerin est enterré en Malaisie et  Mgr Caspar à Obernai. 

Leur biographie complète est disponible sur le site des MEP :  http://archives.mepasie.org/recherche 

J'ai repris ici un résumé de leur vie, en conservant l'intégralité des éléments qui présentent un intérêt historique. Les photos datent de 2011.

Pour les amateurs d'histoire, le plus célèbre d'entre eux est Léopold Cadière, passionné par l'histoire locale et co-fondateur de l'Association des Amis du Vieux Hué.

"Quand le choléra aligne le long des talus des rizières la funèbre rangée de ses morts, que les survivants n'ont pas le temps d'enterrer ; quand la disette fait cliqueter comme des castagnettes les os de multitudes faméliques affalées le long des chemins, sans force pour tendre la main, le missionnaire se jette au milieu de cette désolation, et, quand il a épuisé ses maigres ressources, impuissantes pour soulager tant de maux, il trouve le geste secourable, et les paroles magiques qui font luire sur la face de la mort le mirage d'une illusion… ou d'un espoir." (M Vulliez, ancien procureur de Saigon, Voyage à Hué en 1880.B.A.V.H., 1933, p, 126)

Le cimetière et la chapelle du grand séminaire à Kim Long (Hué) et,  à droite, le cimetière religieux déplacé de Phu Cam. 

 

Léopold Cadière, le missionnaire historien, linguiste et ethnologue (1869-1955)

Léopold Cadière est originaire d' Aix-en-Provence (Bouches du Rhône). Il fut ordonné prêtre en 1892 et partit la même année pour la Cochinchine, affecté à Huê. Il allait déployer les activités à la fois d'un missionnaire zélé et d'un savant linguiste, anthropologue et ethnologue de grande valeur.

Il sera envoyé d'abord au petit séminaire d'An-Ninh, puis au Grand Séminaire de Phu-Xuân, à Huê (1894). Puis il fut chargé de la chrétienté de Tam-Toa et du district de Quang-Binh. Déjà, il y commençait une étude magistrale sur l'histoire de la dynastie des Nguyên. En 1896, le Père Cadière sollicita un poste à Cu-Lao. C'est là qu'il se mit à étudier de près les croyances ancestrales des populations rurales, ce qui deviendra, plus tard, la matière d'un ouvrage considérable, intitulé "Croyances et pratiques religeuses des Annamites de la région de Huê"... En 1902, il alla à Bô-Khé, pendant deux ans, dotant le poste d'un élégant presbytère. En 1904, il fut nommé curé de Cô-Vuu et chef du district de inh-Cat, où il inaugura une nouvelle église et restaura les écoles tenues par les religieuses.
De 1913 à 1918, le Père Cadière exerça les fonctions d'aumônier de l'École Pellerin, tenue par les Frères des Écoles Chrétiennes, à Huê. Il en profita pour fonder l'Association des Ami du Vieux Huê, agrémentée de sa publication périodique, le Bulletin des Amis du Vieux Huê qui paraîtra régulièrement de 1913 à 1944.


De 1918 à 1945, le Père Cadière résidera à Di-Loan dont il sera curé. Dans le domaine de ses recherches ethnologiques, il mettait au point, dès 1920, l'ouvrage, cité plus haut, qui paraîtra peu à peu dans le Bulletin des Amis du Vieux Huê, avant d'être publié dès 1942 par l'Ecole Française d'Extrême-Orient à Hanoï (en 3 volumes). Ces travaux savants ne nuisaient en rien à la pastorale du curé, très assidu à catéchiser le enfants et les néophytes et à passer des heures au confessionnal.

En 1942, le 50ème anniversaire de son ordination sacerdotale fut l'occasion d'une petite apothéose organisée, à la fois par ses amis et par les autorités civiles et religieuses. Aux éloges mérités qui lui furent adressés, il répondit avec une simplicité touchante, mettant toutes les choses sur le compte de son amour sincère pour le peuple viêtnamien. En 1945, le coup de force des Japonais (9 mars) eut bientôt des répercussions dans la région de Cua-Tung d'où fut chassé le Père Cadière, assigné au camp de concentration de Huê, en résidence à la Procure de la Mission, près de l'évêché.
La défaite des Japonais permit au Père Cadière un retour à Di-Loan qui fut de courte durée, car, au mois de septembre 1945, il fut emmené de forces par les troupes du Viêt Minh -ainsi que six autres de ses confrères- en résidence surveillée à Vinh. Sa détention allait se prolonger pendant 6 ans 1/2 ; mais elle n'arrêta pas complètement ses activités intellectuelles, puisqu'il en profita pour rédiger ses "Souvenirs d'un vieil Annamite" qui seront publiés, à Hanoï, plus tard, par la revue Indochine.
Le Père Cadière n'ignorait pas que le Président Hô Chi Minh était originaire de la Province de Vinh ; aussi, prit-il 'initiative d'écrire à ce dernier une lettre pour lui représenter ce qu'avait d'anormal la détention prolongée de ce groupe de missionnaires âgés. Ce ne fut qu'en juin 1953 que vint, en guise de réponse, la libération collective des missionnaires. Désormais, le Père Cadière, très affaibli par cette trop longue épreuve, allait résider à Huê à la Procure attenante à l'évêché. Il mourut le 6 juillet 1955 et fut inhumé dans le cimetière du grand séminaire de Phu-Xuân comme il l'avait souhaité.
A Paris, quelques mois plus tard, le 16 janvier 1956, fut organisée, à l'Institut catholique, une cérémonie d'hommage au savant missionnaire. De nombreuses personnalités y virent parmi lesquelles l'Impératrice d'Annam, Nam Phuong et des Représentants de l'Administration française, de l'Institut et du Collège de France. 

 Joseph Marchand, martyr sous Minh Mang (1803-1835)

Joseph Marchand naquit à Passavant (Doubs) en 1803. Elevé au sacerdoce en 1829, il partit la même année pour la Cochinchine. Il apprit la langue annamite au collège de Lai-thieu, commença sa vie apostolique par un long voyage dans les chrétientés des provinces de Mi-tho, Vinh-long, Chau-doc, et remonta jusqu'à Phnom-penh. Revenu à Lai-thieu, il y instruisit quelques élèves, tout en administrant plusieurs chrétientés. La persécution l'inquiéta en 1833. Après s'être caché dans différentes localités de la Basse-Cochinchine, il se réfugia près de Mac-bac. Un chef de rebelles l'y découvrit et l'emmena avec lui à Cho-quan, puis l'interna dans la citadelle de Saïgon, et voulut l'obliger à pousser les chrétiens à la révolte contre le persécuteur Minh-mang. Marchand refusa absolument de se prêter à ce désir. Il resta dix-huit mois enfermé dans la citadelle, donnant ses soins à quelques fidèles qui se trouvaient près de lui. Lorsque les troupes royales eurent pris Saïgon, le 8 septembre 1835, il fut immédiatement arrêté et accusé d'avoir participé à la rébellion. Conduit à Hué et incarcéré, on le soumit à la question et on lui fit endurer le cruel supplice des tenailles rougies au feu. Ne pouvant lui faire avouer qu'il avait aidé les rebelles, et ne trouvant aucun témoignage sérieux pour appuyer cette fausse accusation, les juges lui ordonnèrent de renoncer au catholicisme et de marcher sur la croix. Le confesseur repoussa cette proposition avec horreur. Il fut condamné au cruel supplice des cent plaies. Il le subit avec un héroïque courage le 30 novembre 1835 à Tho-duc, près de Hué. Après sa mort, son corps coupé en quatre fut jeté à la mer, et sa tête, après plusieurs jours d'exposition, fut broyée dans un mortier et réduite en une poussière que l'on jeta également à la mer. Le Souverain Pontife Grégoire XVI le déclara Vénérable le 19 juin 1840, et Léon XIII, en 1900, le plaça au rang des Bienheureux. Les solennités de la Béatification furent célébrées à Saint-Pierre de Rome le 27 mai suivant. Il a été canonisé par Jean Paul II en 1988 à Rome.

 

 

L'endroit ou a eu lieu l'exécution est sur les hauteurs de l'église Phuong Duc (anciennement Tho Duc). A l'époque, il était important d'impressionner les foules.  J Marchand fut donc acheminé de la citadelle vers une colline, au milieu d'une chrétienté fort active, puis martyrisé là. Le monument funéraire a été récemment aménagé par le curé Tran Van Quy, avec le soutien des MEP.

 

Mgr PELLERIN (1813- 1862)

Originaire de Quimper. Il part pour la Cochinchine en 1844. Il est nommé en 1846 évêque de Biblos et coadjuteur de Mgr Cuenot, puis sacré à Go-thi le 4 octobre de la même année, puis vicaire apostolique de la Cochinchine septentrionale. Il fonde le séminaire de Di-loan (région de Hué), fermé temporairement en 1854 en raison des persécutions. En 1856, il va, déguisé en soldat et en marin, prévenir le commandant du navire Capricieuse, mouillé devant Tourane, des stratagémes du roi Tu Duc pour attaquer les Français.. Dès lors, dans l'impossibilité de rentrer dans sa mission, il resta sur le vaisseau qui le conduisit à Hong-kong. La situation s'aggravant en Cochinchine, il s'embarqua pour la France, avec la pensée d'exposer à Napoléon III le déplorable état des missions annamites, et de le prier d'agir pour assurer la liberté religieuse. C'était en 1858. Le ministère des Affaires étrangères, et la Commission chargée d'étudier la question de l'intervention en Cochinchine l'écoutèrent avec intérêt, et l'empereur, auquel il fut présenté à Biarritz, lui promit une action efficace. Il regagna ensuite l'Extrême-Orient. La même année, en septembre, une flotte française s'empara de Tourane ; mais malgré les efforts de l'évêque, l'amiral Rigault de Genouilly refusa de marcher sur Hué. La persécution redoubla ; les rapports entre l'amiral et l'évêque devinrent très tendus, et ce dernier se retira au Collège général, à Pinang. Il y mourut en 1862, à l'age de 51 ans, et fut enterré là. Une des rues de Saïgon et l'école des Frères à Hué portaient son nom. 

Mgr Caspar (1841 - 1917), Evéque durant les événements de 1883-1885

Louis Caspar est  né en 1841 à Obernai, diocèse de Strasbourg. Il fut ordonné prêtre en 1864, et partit l'année suivante pour la Cochinchine. Dès son arrivée, il fut nommé professeur au Séminaire de Saïgon. 

En 1880, il fut nommé, avec le titre d'Evêque de Canathe, Vicaire Apostolique de la Cochinchine Septentrionale (Hué). Sacré dans la cathédrale de Saïgon, le 24 Août 1880, par Mgr. Colombert, il arriva à Hué au début de Septembre 1880, succédant à Mgr. Pontvianne décédé.

Le 20 Août 1883, les forts qui défendaient l'entrée de la rivière de Hué furent pris par l'amiral Courbet. L'empereur Tu-Duc étant mort le 29 Juillet 1883, les querelles de succession et le désarroi étaient considérables à la Cour. Le roi et son gouvernement contraints de négocier, demandèrent à Mgr. Caspar de vouloir bien accompagner et présenter à l'amiral les mandarins chargés de solliciter la paix. L'Evêque accepta. Après trois heures de discussion avec M.Harmand, Commissaire du Gouvernement Français, Mgr obtint la suppression de plusieurs clauses qu'il jugeait inopportunes. Et un traité fut signé le 25 Août 1883, par M.Harmand et Monsieur le Régent Nguyên-van-Tuong, ministre viêtnamien des Affaires Etrangères.

Le 30 Novembre 1883, mourut le roi Hiêp-Hoa. Pendant un mois, jusqu'à la fin décembre 1883, toutes les chrétientés de la province de Thua-Thiên furent entourées de bandes prêtes à massacrer missionnaires et chrétiens. En moins de trois jours toutes les chrétientés situées sur la route mandarinale entre Tourane et Hué furent pillées, incendiées et presque tous les habitants massacrés. Ces affreuses nouvelles n'avaient laissé aucun repos à l'Evêque.

Le 02 Juillet 1885, le Général de Courcy arriva à Hué. Mgr. le prévint de l'imminence d'un guet-apens.Dans la nuit du 5 Juillet 1885, le régent Tôn-Thât-Thuyêt, ministre de la guerre fit attaquer la garnison française à Hué. Celui-ci s'échappa emmenant avec lui le jeune roi Ham-Nghi, tandis que le régent Nguyên-van-Tuong se soumit.Mgr. Caspar accompagna et présenta ce dernier à la légation et contribua efficacement à la pacification de Hué et des environs.

Mgr.Caspar eut la douleur de voir le régent Tuong exciter les païens à massacrer les chrétiens, et le Général de Courcy refuser de venir en aide à ceux que l'on persécutait. L'Empereur légitime en fuite, la légalité du gouvernement provisoire étant douteuse, il était difficile de renouer des relations diplomatiques; une insurrection souleva plusieurs provinces dont les victimes furent encore les chrétiens. Des massacres furent perpétrés surtout dans la province de Quang-Ngai et la région de Quinhon. Au début de septembre 1885, les Lettrés massacrèrent cinq prêtres et 8.550 chrétiens du Dinh-Cat, dans le Quang-Tri. La tempête calmée, Mgr.Caspar fit rechercher les chrétiens encore vivants, pour les ramener dans leur village et reconstituer les paroisses. Le nombre des demandes de conversion atteignit un chiffre étonnant. Le typhon des 15 et 16 octobre 1897 occasionna une famine dont les victimes se comptèrent par milliers. Celui du 11 Septembre 1904 n'éprouva que la province de Hué, mais les dégâts furent épouvantables. M. Dangelzer, provicaire de la Mission, ancien condisciple de Mgr Caspar fut parmi les nombreuses victimes. Dans ces circonstances, Mgr. s'empressa de secourir les sinistrés, et de relever les ruines.

Mgr. Caspar réussit à créer des ressources pour le bon fonctionnement du Vicariat. Il organisa le Petit Séminaire d'An-Ninh, améliora la discipline et le niveau des études,le dota d'un corps professoral qualifié, et intensifia le recrutement. Le nombre des élèves augmenta chaque année et arriva à 155.En 1888,il transféra définitivement à Phu-Xuân le grand Séminaire établi à Tho-Duc, le plaça pour un temps, sous sa direction immédiate, et lui même enseigna,donnant aux études une impulsion nouvelle. De cette maison, il eut la consolation de voir sortir 50 prêtres viêtnamiens.

Mgr. Caspar appela à Hué les Soeurs de St. Paul de Chartres; il leur confia l'oeuvre de la Ste Enfance et une école; ensuite, il fit venir les Frères des Ecoles Chrétiennes. En 1904, le Frère Aglibert fonda l'école Pellerin et il y ajouta bientôt un juvénat et une maison de retraite.

De 1886 à 1906, 14 nouvelles paroisses renfermant plus de 200 chrétientés, furent fondées et définitivement constituées. Le nombre des chrétiens passa de 18.000 à plus de 60.000

Après 42 ans de présence au Viêtnam, 26 ans à la tête de la Mission, vers la fin Septembre 1906, Mgr.Caspar s'embarqua pour la France où il arriva le 14 Novembre suivant. Peu après, il tomba gravement malade. Il mourut en 1917 à Obernai. Il repose dans le cimetière de cette ville.

Mgr ALLYS (1852-1936), un bâtisseur et digne successeur de Mgr Caspar...

ALLYS, Eugène est né en 1852 près de Paimpont (Ille-et-Vilaine). Il fut ordonné prêtre en 1875, et partit pour Hué. Après létude de la langue à Kim-long, il fut nommé supérieur du grand séminaire. 

En 1880, il fut envoyé à Duong-Son, vieille chrétienté où avait vécu avant lui saint François Jaccard. En 1883, une ordonnance du régent Tuong donna lordre à tous les hommes valides du royaume de se tenir prêts à toute réquisition avec armes et vivres. L'intervention de M. Tricou, ministre plénipotentiaire français fit annuler l'ordre de massacre; cependant, dans la province de Thua-Thiên, le P. Vinh et 135 de ses chrétiens de Nuoc-Ngot furent tués en décembre 1883. Invité à rejoindre son évêque, M. Allys préféra rester au milieu de ses chrétiens ; Duong-Son fut épargnée. 

Le 5 juillet 1885, après la prise de Hué par le général de Courcy, le jeune roi Ham-Nghi et le deuxième régent Ton-Thât-Thuyet se réfugièrent dans la citadelle de Cam-Lô à 80 kms au nord-ouest de Hué. Le premier régent resté à Hué donna l'ordre aux « lettrés » de soulever le pays contre les Français et les chrétiens. Une colonne française partit alors de Hué pour s'emparer de la citadelle de Quang-Tri. M. Allys accompagnait cette expédition. "Dans la nuit du 7 au 8 septembre 1885, écrit-il, nous apercevons l'incendie qui dévore la chrétienté de Ké-Van. Le 8 au matin, nous traversons les villages brûlés de Ngo-Xa et Tri-Lê. En face de Co-Vim nous trouvons huit cadavres d'enfants mutilés... En plusieurs endroits des personnes furent brûlées vives. Dans la chrétienté de Duong-Loc, 4 prêtres indigènes, environ 50 religieuses, et 2.500 à 3.000 chrétiens appartenant à 5 paroisses y périrent par le feu, la lance et le sabre." M. Allys séjourna quelques temps à Quang-Tri, où furent installés les survivants de tant de massacres. Puis, il continua sa route vers An-Ninh, où le petit séminaire venait d'être délivré. Il demeura un mois avec M. Dangelzer, provicaire de la mission à Di-Loan, chrétienté qui avait ravagée par les lettrés et leurs partisans. 

A la fin de 1885, M. Allys fut nommé curé de Phu-Cam. La paroisse de Phu-Cam, qui avait été décimée par la persécution, ne comptait plus que 500 chrétiens. M. Allys s'efforça de relever les ruines. En 1908, la paroisse de Phu-Cam comptera près de 2.400 chrétiens,et le district plus de 11.000. Ces nouveaux chrétiens venaient surtout de la classe pauvre, mais il y eut des conversions dans les rangs de la haute société viêtnamienne, et même parmi les membres de la famille royale, notamment une petite fille de Minh-Mang et un petit-fils de Minh-Mang.    

A Phu-Cam, M. Allys construisit une vaste église à trois nefs qui fut bénite le 27 août 1902. Après la démission de Mgr Caspar, M. Allys fut choisi pour le remplacer, comme évêque, en 1908. Mgr Allys fit transférer le siège de l'évêché de Kim-Long à Phu-Cam. Il encouragea ses prêtres à aller vers les non-chrétiens, et à créer de nouvelles chrétientés. Pendant les 23 ans de son épiscopat, 37.000 personnes reçurent le baptême.    

 

En 1921, il fonda à Hué la Congrégation des Filles de Marie-Immaculée, qui furent chargées des écoles, des orphelinats et des dispensaires. Il fonda aussi la Congrégation des Petits Frères du Sacré-Coeur. Il encouragea encore la fondation du collège de la "Providence", le premier collège d'enseignement secondaire catholique en Indochine.

En 1925, il fit venir à Hué les rédemptoristes canadiens de Ste Anne de Beaupré. Il encouragea et soutint la fondation par le P. Denis du premier monastère cistercien, sur les mamelons désertiques de Phuoc-Son. Le 5 février 1921, il fut promu chevalier de la Légion d'Honneur. Le 16 avril 1921, S.M. Khai-Dinh le décora du "Kim-Khan" hors classe, distinction la plus élevée du royaume. En 1925, lors de ses noces d'or sacerdotales, il fut nommé Grand Officier du Dragon-d'Annam. En 1930, le Saint-Siège lui donna un coadjuteur, en la personne de Mgr Chabanon. En 1931, devenu presque aveugle, il donna sa démission. Il mourut le 26 avril 1936 et fut inhumé dans le cimetière de Phu-Cam. 

STOEFFLER (1863- 1940), le successeur de Mgr Allys à la cathédrale de Phu Cam

Né en 1863, originaire de Krautergersheim, diocèse de Strasbourg. Il fut ordonné en 1887 et partit pour la Cochinchine la même année. Il fut d'abord affecté à Di Loan. En 1908, Mgr. ALLYS, élevé à l'épiscopat , quitta la paroisse de PHU-CAM, et se choisit M.STOEFFLER comme successeur. Celui-ci resta 28 ans dans cette chrétienté difficile. Elle était très nombreuse, d'où un ministère absorbant ; elle était aussi très mélangée, composée de néophytes et de vieux chrétiens. de gens de situation modeste et de fonctionnaires et de mandarins de tout grade.

Aménager, meubler, embellir la cathédrale de la Mission, fut une de ses préoccupations constantes. Il eût la joie de la voir consacrée par Mgr.CHABANON, en Novembre 1931. Il entreprit ensuite la construction d'un presbytère, haute et spacieuse maison qui fut terminée vers le milieu de l'année 1936. En 1937, à 74 ans, il accepte de prendre la direction du Petit Séminaire d'An Ninh. Il en restaura le vieux bâtiment construit voilà 50 ans par M. GIRARD, et en fit une belle maison toute neuve et mieux aménagée. Il se retira ensuite dans la petite chrétienté de TI+N-NON, aux environs de HUE, où il resta jusqu'à sa mort, en 1940.

Le 2 Juin 1937, M.URRUTIA, provicaire, Supérieur du Petit Séminaire d'An-NINH s'embarqua pour la France, en vue de prendre son congé régulier. Mgr. fit alors appel au dévouement de M. STOEFFLER qui à 74 ans, malgré une santé délicate, accepta la direction de cet établissement. C'est là qu'il célébra ses noces d'or sacerdotales, le 24 Septembre 1937. En 1938, Il en restaura le vieux bâtiment construit voilà 50 ans par M. GIRARD, et en fit une belle maison toute neuve et mieux aménagée.Le 8 Novembre 1938, M. URRUTIA étant de retour, et ayant repris sa charge de Supérieur, M.STOEFFLER se retira dans la petite chrétienté de TI+N-NON, aux environs de HUE, où il resta jusqu'à sa mort. Les obsèques de M. STOEFFLER se déroulèrent à la paroisse de PHU-CAM. Il avait 77 ans.

DANGELZER, Louis-Etienne (1839 - 1904), victime de l'ouragan de 1904

Né en 1839 à Obernai (Bas-Rhin. Prêtre en 1863, il partit lpour la Cochinchine septentrionale. Ses postes furent : le séminaire, puis les paroisses d'An-ninh, Kim-long, Di-loan, et de nouveau Kim-long où il passa la plus grande partie de sa carrière apostolique. Nommé provicaire en 1866, il le resta jusqu'à sa mort, par conséquent sous trois évêques.

Lors des négociations qui eurent lieu à la suite de l'expédition de F. Garnier, 1873, il accompagna Mgr Sohier au Tonkin. Sa vie s'écoula très calme jusqu'à la persécution de 1885. A cette époque, il se réfugia au petit séminaire d'An-ninh, contribua à en organiser la défense qui fut extraordinairement courageuse, et reprit ensuite la direction de la paroisse de Kim-long. Le 11 septembre 1904, un ouragan ayant renversé son presbytère, il fut enseveli sous les décombres, et mourut le même jour des suites de ses blessures. Il fut enterré dans l'église.

CROS, Claude-Victor (1840-1870)


CROS, Claude-Victor, est originaire de Saint-Maurice-en-Gourgois (Loire). Prêtre le 23 décembre 1865, il partit le 14 février 1866 pour la Cochinchine. Il fut professeur au petit séminaire d'An-ninh et mourut en 1870 à Thanh-huong, en se rendant à Hué; Il avait 30 ans.

 

 

BARTHÉLÉMY Alfred (1852-1918)

BARTHÉLÉMY Alfred est originaire de Paris. Il fut ordonné prêtre en septembre 1877 et reçut sa destination pour la Cochinchine. Il arriva à Hué en 1878. Il fut nommé procureur de la Mission, curé de la paroisse de Kim-Long, et supérieur du grand séminaire. 

En 1881, il fut nommé curé de la paroisse de Van-Thiên. Cest là quil se trouvait, lorsqu'en juillet 1885, survinrent les évènements qui amenèrent la prise de la ville de Hué et l'installation dans sa citadelle d'une nombreuse garnison française. Il fut alors désigné comme aumônier de cette garnison. En 1886, il assuma la fonction d'aumônier à Tourane. 

De retour à Hué, vers la fin de 1887, il fut nommé curé de la paroisse de Di-Loan. Tout le district se ressentait encore des évènements survenus lors de la prise de Hué par les Français. A l'exception du séminaire de An-Ninh,où quatre mille chrétiens des environs s'étaient réfugiés et qui soutinrent un siège de trois semaines, les églises, les maisons chrétiennes du district avaient été brûlées par les soldats de Thon-that-Tuyet et par certains lettrés (Van-Thân). Dans la seule province de Quang-Tri il y eut huit mille chrétiens massacrés. 

Pour remplacer son église-paillotte, M. Barthélémy entreprit la construction à Di-Loan d'un bel édifice en pierre et en brique. A plusieurs reprises, les typhons endommagèrent ou détruisirent ses travaux, mais après 18 ans defforts il parvint à terminer son église, qui fut bénite en 1905. Près de l'église de Di-Loan, M. Barthélémy reconstrusit aussi le couvent des soeurs qui avait été pillé et incendié pendant les évènements de 1885. En août 1908, Mgr Allys le nomma provicaire et supérieur du grand séminaire de Hué. Pendant son supériorat, qui dura 10 ans, trente trois prêtres viêtnamiens furent ordonnés. Il mourut à Hué en 1918. 

Paul Louis Darbon (1874-1957)


Né en 1874, mort en 1957 à l’age de 83 ans ; originaire de Marseille.

 

 

MONTAGNON Jules (1873-1926)


MONTAGNON Jules (1873-1926) est orginaire de Monestier dans l'Ardèche. Ordonné prêtre en 1899, il part le 2 août suivant pour la Cochinchine. Après l'étude de la langue vietnamienne, il fut nommé, en 1903, curé de An-hoa (Ba-troi). En 1909, il fut chargé du poste de Tân-yên puis, en 1910, du poste de Diêm-Tu, mais en 1911, il tomba malade et dut aller se reposer au sanatorium de Béthanie à Hong-Kong. Rentré en 1912, il devint curé de Son-công, puis, en 1915, curé de Dong-giam, en 1916, curé de Nuoc-ngot, en 1919, curé de Huong-lam. En janvier 1926, alors qu'il était venu à Hué pour la retraite annuelle, il fut évacué d'urgence à l'hôpital où il mourut le 19 janvier d'une crise d'urémie à l'âge de 53 ans.

 

ALLO Alexandre (1871-1924)


Alexandre Allo est originaire de Lanfains (Côte-dArmor). Il entra au Séminaire des M.-E. en 1892, fut ordonné prêtre en juin 1896 et partit pour la Cochinchine en août. Il étudia la langue à Di-loan, puis fut nommé curé de Bangoat. En 1904, il remplaça M. Lafitte à Tiên-nôn. Étant tombé malade, il partit se soigner en France en 1909. À son retour, il fut nommé curé de Ke-bang. En 1918, le mauvais état de sa santé l'obligea à se retirer à la procure de Hué. Il mourut à Hué le en 1924 à l'age de 53 ans.

 

 

HILAIRE Auguste (1869-1923)


HILAIRE Auguste (1869-1923) est originaire de Saint-Gernier (Deux-Sèvres). Il ordonné prêtre à Poitiers en mars 1895, et partit en novembre 1897 pour la Cochinchine. Après l'étude de la langue à Di-loan, il devint curé de An-long et de Bô-liêu, puis de My-dinh, en mars 1905 ; Van-thiên en 1907 ; Dai-lôc en février 1917 ; Duong-son en 1921 ; An-lê en 1922. L'année suivante, il fit une chute grave dans le Gia-linh. Transporté à l'hôpital de Hué, il y mourut le 20 avril 1923 à l'age de 54 ans..

 

 

BLANCHETON, Jean-Baptiste (1869-1897)


Jean-Baptiste Blancheton est originaire de Saint-Just [de Baffie] (Puy-de-Dôme). Il entra en septembre 1892 au Séminaire des M.-E. Prêtre le 22 septembre 1894, il partit le 21 novembre suivant pour la Cochinchine. Il débuta à Kim-long près du provicaire de la mission, Dangelzer, et, vers la fin de 1896, fut chargé de la procure à Hué. Mais il était phtisique (tuberculose) ; le 15 septembre 1897 il mourut à Thuan-an, et fut inhumé dans l'église de Kim-long. Il avait 28 ans. 

 

 

GODET Pierre (1866-1926)


GODET Pierre (1866-1926) est originaire de La-Petite-Boissière (Deux-Sèvres). Ordonné prêtre à Poitiers en 1895, il entra au Séminaire des M.-E. en 1897 et partit pour la Cochinchine en mai 1898. Il fut d'abord vicaire de M. Neyer à My-duyêt et devint curé de Ké-sen en 1902. En décembre 1909, il fut nommé curé de Tiên-nôn et en outre aumônier de la concession française qui se trouvait près de Tiên-nôn. Il mourut dune embolie à Hué le 1er septembre 1926. Il avait 60 ans.

 

 

LAFFITTE, Jean (1856 - 1824)


LAFFITTE, Jean est originaire de Grenade-sur-l'Adour (Landes). Il partit en juin 1855 pour la Cochinchine, et fut envoyé dans la mission des Sauvages, chez les Beunongs, où, à peine arrivé, il mourut de la fièvre en mars 1856. Il avait 32 ans.

 

Jean-Baptiste Roux (1875 - 1955)

Jean-Baptiste Roux est originaire d' Aix-en-Provence. Il fut ordonné prêtre en Mars 1898, et partit en Cochinchine en mai de la même année.

Il fut nommé professeur au Petit Séminaire d'An-ninh. En1905, il s'initia à la vie paroissiale, comme curé d'An-long. En Mars 1909, il retourna au Petit Séminaire d'An-ninh. En 1911, il devint professeur au Grand Séminaire de Phu-xuân. Mobilisé en 1917, il fut vite réformé, et regagna son poste de professeur jusqu'en Juillet 1922. Il fut ensuite nommé Supérieur du Petit Séminaire d'AN-NINH puis Supérieur du Grand Sémaire de la Mission e octobre 1931.

M.ROUX consacra presque toute sa vie missionnaire à la formation du clergé autochtone.
On lui doit aussi des études sur les martyrs de Hué.

Après le 9 mars 1945, il fut concentré à la Procure de HUE, avec tous ses confrères. Il ne put regagner son Grand Séminaire qu'en Août 1946. Le 19 Décembre 1946, la guerre éclatait dans tout le pays. M.ROUX, et les autres confrères de la mission de HUE qui avaient regagné leur poste, furent arrêtés par les Viêtminh, et internés au presbytère de VINH, pendant six ans et demi.

Libérés le 11 Juin 1953, ils arrivèrent à HUE, le 13 Juin. M.ROUX ne voulut pas être rapatrié en France. Il s'installa à la Procure de la Mission. Au début de 1955, ses forces déclinèrent sérieusement. Il s'éteignit en Mars 1955.

DELVAUX Marie (1877-1960)


DELVAUX Marie (1877-1960) né le 11 février 1877 à Weiswampach (Luxembourg), fut admis au Séminaire des M.-E. en 1898, ordonné prêtre le 22 juin 1902, et partit pour la Cochinchine fin 1902. Il fut professeur au grand séminaire de Phu-xuân ; puis, en 1906, curé dAn-don ; en 1908, curé de Ba-Long; en 1909, curé de Nhu-ly; en 1927, à nouveau curé dAn-don ; en 1932, curé de Cam-lô. En 1950, il fut expulsé de chez lui et se réfugia à la trappe de Phuoc-son. Le calme revenu, il regagna Cam-lô et entreprit de réparer l'église fort endommagée. Il mourut à Hué le 4 avril 1960 à l'age de 87 ans.

 

IZARN Denis (1861 - 1919)

IZARN Denis (1861 - 1919) est originaire de Decazeville, dans l'Aveyron. Il fut ordonné prêtre aux MEP en mai 1885 et partit en décembre pour la Cochinchine.

Le Père Izarn débuta à Di-Loan pour apprendre la langue, puis à Tung-Luât pour instruire les néophytes, puis fut nommé à Phu-Viêt (Quang-Binh). Il fut ensuite nommé curé de Van-Thiên. En avril 1898, il succèda au Père Renault comme Supérieur du Grand Séminaire. Pendant dix ans qu'il y passa, il s'appliqua à exercer les séminaristes à la liturgie et au chant d'Eglise. En 1908, il donna sa démission de provicaire et de Supérieur du Séminaire. Il s'installa à An-Lê (Dât-Do). En 1911, après quelques mois passés à Hong-Kong, il partit pour la France. De retour à An-Lê, il y resta jusqu'au début de mai 1917. Atteint de diabète, il passa quelques dix jours à l'hôpital de Huê et y mourut en mai 1919. Il était âgé de 58 ans, prêtre depuis 34 ans.

 

Pierre GUILLOT (1853-1921)

Pierre GUILLOT est né en 1853 à Belmont-Tramonet, en Savoie. Il fut ordonné prêtre en 1876 et partit la même année à Hué. Après l’apprentissage de la langue,  puis en 1882, il succéda à M.Barthélémy, en tant que professeur au grand séminaire. 

L'empereur Tu-Duc mourut le 19 juillet 1883, et commença alors une période d'anarchie. Au séminaire de Tho-Duc, maitres et élèves vivaient sur le qui vive. Cependant, de février 1884 au 30 juin 1885, le séminaire suivit une marche à peu près régulière. M. Guillot porta tous ses soins à la formation spirituelle et intellectuelle de ses élèves, sans négliger le côté matériel, car l'installation avait été hâtive. En mai 1885, atteint de la fièvre typhoïde, il fut hospitalisé, et alla refaire sa santé au sanatorium de Béthanie à Hong-Kong, pendant une année. 

A son retour, M.Guillot reprit sa place au séminaire où il ne restait plus qu'une dizaine d'élèves. En Avril 1887, il fut nommé curé de la paroisse de Duong-Son, où St. François Jaccard avait exercé son ministère. C'est là qu'il passa tout le reste de sa vie missionnaire. 

De santé frêle et délicate, accueillant, détaché des choses de ce monde, il montra surtout une grande charité envers les malheureux, même si ceux-ci abusaient parfois de sa générosité, car tout ce qui arrivait entre ses mains passait aux pauvres. D'un caractère affable et gai, il se prêtait volontiers aux taquineries de ses confrères. Il riait de ses nombreuses distractions qui l'avaient rendu légendaire. Il affectionnait l'astronomie, parce que cette étude élevait sans doute son esprit au dessus des choses vulgaires de ce monde. 

Il est mort en 1921 à la Procure de la Mission à Hué. 

Chaiget Auguste (1860 - 1927)


CHAIGET Auguste (1860 - 1927) est originaire de Montmirey-la-Ville, dans le diocèse de Saint Claude. Il fut ordonné prêtre en février 1885 et partit en avril pour la Cochinchine.

Arrivé à Huê, il resta à la procure de Kim-Long pour apprendre la langue et fut nommé procureur en 1888. Il le resta pendant onze ans. En janvier 1897, il fut chargé de la Sainte-Enfance de Thanh-Tân où la Mission avait acheté un terrain pour les orphelins. Le Père prit la direction de cette oeuvre et celle des chrétientés de Son-Công et de Son-Qua. Il s'adonna toute sa vie à cette oeuvre.

En 1927, au cours d'une visite qu'il faisait à Mgr. Allys, il tomba en syncope. Il fut transporté à l'hôpital où il mourut le 8 juin 1927. Il était âgé de 67 ans, prêtre depuis 42 ans.

 

MAILLEBUAU Antoine (1869-1940)


né en 1869 à Sebrezac (Aveyron), ordonné prêtre au Séminaire des Missions Étrangères, en 1895, partit la même année pour la Cochinchine. Il fut chargé du poste de Nguyêt-anh, puis fut nommé curé de Dai-phong en 1898. Il fut ensuite curé de Ke-van de 1907 jusquà sa mort, le 10 septembre 1940.

 

MAUNIER Jean-Baptiste (1874-1935)

Jean-Baptiste MAUNIER est né en 1874, à Barjols, dans le Var. Bien que malingre, de santé frêle et délicate,il se sentit attiré par les missions. Il fut ordonné prêtre en 1899, et parti pour Hué.

Après l'apprentissage de la langue sous la direction de M.Cadière, il devint curé de Culac en 1902 et fut chargé d'administrer quelques rizières appartenant au Vicariat. Il fut victime de roueries de gens sans scrupules et craignant de compromettre les intérêts de la Mission, demanda son changement.

En 1902, Mgr. Caspar le nomma professeur au petit séminaire d'An-Ninh où il aida le professeur chargé d'enseigner les caractères chinois.

En 1915, il composa des petites brochures et plaquettes pieuses à l'intention des soldats ou travailleurs viêtnamiens en France.

En 1919, il fit un essai de vie contemplative en devenant postulant au monastère cistercien de Phuoc-Son.

En 1926, il demanda à aller travailler chez les " Kaleu ", tribu montagnarde, habitant les montagnes de l'Ouest. Mgr.Allys accepta, et lui donna la petite chrétienté de Thuy-Ba, ce qui lui permit de visiter ces populations. Il consigna dans plusieurs cahiers, leurs us et coutumes, et rédigea un dictionnaire "Kaleu" qu'il remit aux PP. Rédemptoristes de Hué.

En 1931, Mgr.Chabanon le nomma aumônier de la Ste Enfance à Kim-Long, avec résidence au Grand Séminaire. Il aimait visiter les pagodes autour de Hué, et parlait religion avec les bonzes qui devenaient ses amis.

En Juin 1932, un séjour de huit mois à Béthanie, (Hong-Kong) lui fut nécessaire pour refaire sa santé. Mais il moura en 1935. Ses obsèques eurent lieu au Grand Séminaire de Hué en 1935. 

Pierre ETCHEBARNE (1870-1938)

Né en 1870 à Saint Etienne-de-Baïgorry, dans les Pyrénées-Atlantiques. il fut ordonné prêtre en 1893 et parti pour Hué.

Arrivé à Hué, le 29 janvier 1894, Mgr. Caspar le nomma au petit séminaire d'An-Ninh où il apprit la langue viêtnamienne et enseigna pendant une dizaine d'années. En 1903, il fut nommé vicaire à Kim-Long, il fut chargé de la procure de la mission et de l'administration spirituelle de l'ophelinat agricole de Thanh-Tan.et de l'hôpital de Phu-Xuân.

Le 11 septembre 1904, un typhon fit des dégâts considérables dans la mission, et causa la mort de M.Dangelzer. Vers la fin de 1906, Mgr. Caspar partit définitivement pour la France , en 1908,Mgr. Allys reçut la consécration épiscopale, enfin M. Etchebarne prépara le transfert de la procure à Phu-Cam.

En 1918, il devint curé de Ke-Bang. En 1930, il fut en charge de la chrétienté de Kim-Long, près du grand séminaire, puis la procure de la mission.

En 1937, il fut atteint d'une paralysie partielle. Le mal fit des progrès rapides. En mai 1938, il donna sa démission de procureur de la mission. et se retira à la procure. Plusieurs séjours à l'hôpital, ne réussirent pas à améliorer son état de santé. Il mourra en 1938.

Les restes mortels de M.Etchebarne reposent dans le petit cimetière des prêtres à Phu-Cam, à côté de Mgr. Allys. 

PONCET Pierre (1932-1968), victime des événements de 1968

PONCET Pierre (1932-1968) est originaire du village d'Arc-et-Senans. Ordonné prêtre en février 1958, il reçut sa nomination pour Huê. Il partit là bas avec le Père Etcharren.

Il resta d'abord curé de Mai-Xa, voisine de Dong-Hà, pendant 2 ans. Au début de 1964, on envoya le Père Poncet fonder un poste à Khê-Sanh, sur un plateau à 500 m d'altitude, à la frontière du Laos, défriché depuis peu par quelques planteurs. Là, se trouvaient environ 120 chrétiens, au milieu de quelque 10.000 montagnards. Là, le Père Poncet, aidé, à partir de 1965, par le Père Aimé Mauvais, fit face à tout : construction de locaux, tels que école, chapelle, maison pour les Soeurs de Saint Paul de Chartres. En même temps, constatant l'extrême misère physique des montagnards -dont il apprit peu à peu le dialecte- il soignait les corps, procurait du ravitaillement et amorçait l'approche spirituelle de ces braves gens, en quête d'absolu, mais empêtrés dans les arcanes de la sorcellerie et de l'animisme.

Le Père Poncet se trouvait à Huê le 1er février 1968. Or, cette nuit-là, veille de la fête du Têt, les troupes viêt-công investirent la ville de Huê, ainsi que les principales villes du Sud Viêt Nam, sans que puisse intervenir le contingent des forces américaines ; celles-ci mettront 3 semaines à reprendre l'ex-capitale impériale. Le 13 février 1968, il accompagne le Père Cressonnier pour rendre visite à la communauté des religieuses de Phu-Cam. Conscient du danger, tout deux sont accompagnés par un planteur de Khê-Sanh, M. Pinarès. A 11 heures ce jour-là, ils franchirent le canal de Phu-Cam et pénétrèrent dans le village, étrangement silencieux. Arrivés à la maison communautaire, ils la trouvèrent désertée par les Soeurs. En s'en revenant, les deux Pères et le civil croisèrent deux individus étrangers qui les interpellèrent, sans entraver leur marche. Ils étaient déjà arrivés près du canal, quand une rafale de mitraillette, tirée à bout portant d'un buisson, à leur droite, frappa le Père Cressonnier en plein front et le Père Poncet à l'abdomen, les couchant à terre dans leur sang, tandis que le civil, blessé, réussissait à s'enfuir et à franchir le canal.

Les deux corps de ces prêtres -en soutane- restèrent sur la route pendant dix jours avant d'être ramenés à la maison des missionnaires. Le Père Poncet était âgé de 36 ans, prêtre depuis 10 ans. 

CRESSONNIER Georges Marie  (1908-1968), également victime des événements de 68

CRESSONNIER Georges est né en 1908 à Neuville-sur-Auneuil (Oise). Il fut ordonné prêtre en 1934 et parti la même année pour Hué. Après avoir étudié la langue, il enseigna les lettres à la Providence en 1936 avant d'être nommé professeur au Petit Séminaire D'An-Ninh, puis à Dông-Hoi. Il reparti pour la France entre 1946 et 1952. Sur sa demande, il repartit pour Huê en 52, comme professeur à la Providence. Il fut ensuite curé de Sao-Cat (Quang-Binh), gros village de pêcheurs, situé au Nord du 17ème parallèle.

Les "Accords de Genève" de juillet 1954 autorisant les populations habitant au Nord du 17ème parallèle à se réfugier, si elles le désiraient, au Sud, l'ensemble du village de pêcheurs fut d'avis de "descendre" s'installer sous le même nom au pied du Col des Nuages à Lang Cô. Le Père Cressonnier y organisa un modèle du genre: maisons bien alignées, autour du centre, formé par l'école, le dispensaire et une église "en dur", à l'épreuve des attaques aériennes. Quant aux problèmes de pêche, ils furent maîtrisés par l'achat de moteurs diesels, avec les deniers du curé (1954 -1964).

En 1966, il fut chargé de diriger à Huê la "Maison de communauté".

Lors de l'offensive Viêt-Công du Têt Mâu Thân de février 1968, il crut pouvoir profiter, le 13 février 1968, d'un semblant d'accalmie des combats pour visiter, dans le faubourg de Phu Cam, une communauté de religieuses dangereusement isolée. En compagnie du Père Poncet et d'un ami civil, ils trouvèrent la maison vide ; mais ils crurent bon de rapporter le Saint Sacrement dans un petit tabernacle fermé à clé.

Le village, apparemment désert, renfermait des "tireurs isolés" qui n'hésitèrent pas à abattre les deux missionnaires -en soutane- dont les corps jonchèrent le sol, baignés dans leur sang (le 13 février 1968). 

 

 

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