L'architecture "mixte" à Hué

L'architecture que je qualifie de "mixte" est un mélange de style occidental et de style oriental.. 

L'usine des eaux de la ville 

C'est en réalité une station de pompage, de captation de l'eau de la rivière des Parfums qui est toujours en activité de nos jours. Elle est située dans le quartier Van Vien, non loin du tombeau de Tu Duc, et le long de la rivière à quelques kilomètres en amont de la ville. . Cette station a été construite sur le lieu du débarcadère menant au tombeau de Tu Duc, qui n'avait plus d'utilité après la construction de la route.. 

Cette station de pompage a été construite entre 1909 et 1911, par l'architecte français Bossard, qui utilise là un style architectural qui se fond avec le décor des tombeaux des empereurs et le décor naturel des paysages de la rivière des Parfums.

A cette époque, cette usine participe à la naissance d'une ville moderne, dotée de l'électricité et donc de l'eau courante.. L'ingénieur fut François Lyard. A travers la Société SIPEA (Société Indochinoise pour les Eaux et l'Électricité en Annam), des français restèrent à la tête de l'entreprise jusqu'au début des années 70 (source locale)..

Sur deux pylônes de style traditionnel, des inscriptions en caractères chinois qui signifient : "L'homme vit grâce à l'eau" et "La pluie tombe sans l'apparition préalable des nuages".

Les statistiques de l'époque précise : en occident, la consommation est de 150 litres / personne / jour, y compris la consommation en eau potable de 25 litres. Une personne de l'Annam consomme une moyenne de 10 litres / jour / personne y compris les 4 litres d'eau potables et 4 litres pour d'hygiène corporelle. L'usine de captation d'eau permet de répondre aux besoins naissants de la ville de Hué à cette époque et d'anticiper les futurs besoins. 

"Les eaux qui alimentent la ville de Huê sont puisées dans le Sông-Huong-Giang, près du tombeau de Tu-Duc. Une simple communication les conduit dans une chambre à eau creusée dans le sol, près des pompes. De là, elles sont aspirées dans les conduites et refoulées dans un réservoir couvert, après avoir été épurées dans des filtres à sable couverts, de même type que ceux récemment adoptés par la ville de Paris pour sa banlieue. La surface de filtration est d'environ 1.400 mètres carrés, leur débit, de cent litres par mètre carré et par heure. Le volume amené à Huê est de 2.500 mètres cubes par jour, à l'aide d'une canalisation de distribution desservant les fontaines et les installations des particuliers. L'ensemble des machines élévatoires est constitué par trois groupes indépendants, de même puissance, et tels que deux d'entre eux, fonctionnant simultanément à leur puissance normale, puissent élever 40 litres d'eau par seconde de la cote 0 à la cote du bassin filtrant. L'usine qui abrite les machines a été construite dans le style annamite. Le projet est dû à l'architecte Bossard. Elle a été commencée en 1909 et terminée en 1911" ("Sur les routes d'Annam" JB Saumont, 1913)

L'usine a fêté ses 100 ans récemment et contribue toujours à l'alimentation en eaux de plus de 600.000 personnes avec plus de 100 000 m3/jour. A l'occasion du centenaire en 2009, la création d'un musée de l'eau a été annoncée. Espérons qu'il voit le jour sans trop tarder...

 

  Bassin de sédimentation en 1909 

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