Doson    

 

A 22 km de Haiphong, l'une des stations climatiques du Tonkin.



  

Carte postale de Doson. Chaise à porteur

 

Extrait de "Choses et gens en Indochine" 1898 -1908 de Claude Bourrin 

"En 1898, il n'y avait pour les français du Tonkin d'autre lieu de repos que Doson à 22 km d'Haiphong. Ceux de la Cochinchine qui en avaient les moyens allaient au Cap St Jacques. Les malades qui voulaient faire une bonne cure sans rentrer en France se rendaient au Japon ou le Gouvernement Général de l'Indochine subventionnait à Yokohama le sanatorium du docteur Mècre.

Quand il vient défendre devant le parlement la loi autorisant l'emprunt de 200 millions de francs, en 1898, Paul Doumer expliqua à la Tribune de la Chambre que le chemin de fer aurait en particulier l'avantage d'ouvrir l'accès aux plateaux du Lang Bian, ce qui permettrait de créer à Dalat une station d'altitude. Un député se croyant bien renseigné cria : "mais vous avez Doson !" et Doumer répondit froidement : "Oui, mais tous ceux que nous envoyons là y meurent. La loi fut vite votée, naturellement, mais les tonkinois lurent avec stupeur, dans le compte rendu des débats, la réplique du Gouverneur Général. Car ils savaient, eux, que M Doumer avait envoyé sa femme et ses enfants villégiaturer sur cette plage durant qu'il se rendait à Paris. 

A priori, un tel cynisme semble choquant, émanant d'une personnalité aussi soucieuse de respectabilité. Il faut comprendre que Doumer voulait surtout le succès de son emprunt : s'il avait du expliquer que Doson était une plage qui ne pouvait pas, de par sa position géographique, être utile aux français du sud désireux de s'élever dans la montagne; la perspective  funèbre ouverte brusquement par son interruption coupante était sans réplique par des parlementaires mal informés. "

Doson, station climatique  

"Au début, on arrivait à Doson en chaloupe; lorsque je débarquai à la colonie, la route était déjà construite, qui paraissait bien longue lorsqu'on la faisait en victoria et interminable lorsque, beaucoup plus souvent, on utilisait le pousse pousse. L'équipe était de 2 coolies - l'un tirant l'autre poussant - qui s'arrêtaient au milieu du trajet à travers ce triste paysage de marais saumâtre, juste pour avaler un peu de thé. Même quand il ne paie pas de mine, le coolie tonkinois est un gaillard d'une extraordinaire endurance. "

 

Collection Nadal ; la plage de Doson

 

"La plage de Doson n'a jamais eu d'agrément très vif; Elle est odieuse, bien entendu, durant les mois d'hiver. L'été, la chaleur est accablante sur cette étendu de sable épais où la brise n'est pas généreuse. Du moins mangeait on déjà fort bien dans les hôtels, il y a quarante ans, alors que ces établissement n'étaient pas aménagés comme aujourd'hui en vue d'une exploitation commerciale à grand rendement." 

Doson, aujoud'hui

De Haiphong, la route est magnifique (2*2 voies). A l'arrivée, j'ai eu du mal à trouver mes repères par rapport aux vues de l'époque. En haut de l'avancée, un casino, réservé à quelques élites.

       

L'ancienne plage ne fait pas rêver. Le long de celle ci, dans les arbres, des villas d'autrefois, joliment restaurées. On peut les louer à la nuit ou à la semaine. Il n'y a pas grand chose à faire à Doson, mais les ambitions pour cette station balnéaire sont grandes. Des projets de construction et de conquêtes de terrain sur la mer sont nombreux. 

Les villas en location :

       

 

       

 

      

Un peu plus loin, sur la corniche :

Une villa occupée par Bao Dai et sa famille 

       

Portraits de Nam Phuong

A l'intérieur 

Les projets de construction (en 2008)

M. Dieulefils, célèbre éditeur de cartes postales, avait une villa à Doson. Voir le site http://www.pierre-dieulefils.com/PBPhotos.asp

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